Purr

Stéphane Bouvier (g.), Jérôme Lorichon (c.), Thomas Méry (d.)
Stéphane Bouvier (basse, samples), Jérôme Lorichon (batterie), Thomas Méry (guitare, chant, samples)

Difficile d’évoquer son groupe. Mon plus grand engagement musical, celui qui est à la base de toute la suite… Purr était un trio donc présentations…

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Chapitre un : Thomas Méry.

On était au collège et lycée ensemble. Je l’ai connu en 5ème. Je ne l’aimais pas trop pour tout dire, il faut savoir être franc tout de même. On s’est néanmoins croisés. Rien de plus.Le grand changement s’est opéré en classe de terminale ; il se trouve que pour la première fois de notre scolarité on a partagé la même classe, section B, plus exactement, sciences économiques et sociales, pour être précis, il faut savoir l’être. Passons.Des adolescents en pleine croissance musicale, moi porté sur le hard rock toutes tendances, lui plutôt porté sur la musique indé. Des univers bien différents. J’avais le look, coco, cheveux longs, jeans serrés, barbichette, colliers, bracelets, baskets montantes. Il avait le sien : propret, pantalon en velours, pull en laine. Deux modes vestimentaires. Et pourtant. Les chats et les souris peuvent aussi s’entendre. Thomas commençait depuis quelque temps à s’initier à la musique, piquant la guitare acoustique de son père. J’avais commencé trois ans avant, guitare classique puis ma première électrique et surtout la basse. On commence à s’échanger des disques enfin surtout les siens, donc il serait plus juste de dire : je lui pique des disques. En bref on commence à traîner ensemble, l’indé et le hardos, vous voyez le tableau.On arrive au début des années fac.Tom se prend vite au jeu de la musique, il s’essaye aux reprises et aux compositions. Au début c’est très pop, on sent les influences des Beatles, mais gros potentiel. Il rencontre une jeune anglaise au doux nom de Lucy, étudiante à Paris, qui sait aussi chanter. Ils commencent à mettre en place un petit répertoire, reprises et compos et c’est là que j’interviens, je me greffe au projet. Je joue dans un groupe depuis deux ans mais on arrête. Donc j’ai du temps, donc je vois de plus en plus souvent Thomas pour jouer. Notre premier concert eut lieu dans un pub dans le 8ème arrondissement de Paris. Rien de plus à en dire.

Chapitre deux : Jérôme Lorichon ou Lorichonberg.

On s’ennuie vite sans batterie. On est fougueux à cet âge là. On veut du percussif, alors on gribouille quelques mots qui se transforment en annonce, du genre : groupe cherche batteur, influences indés, non motivé s’abstenir, et le tour est joué. La rencontre du troisième type a lieu. Rendez-vous à Suresnes pour découvrir celui qui sera peut-être l’heureux élu. RER. Marche. Sonnette. Clic, petit portail de pavillon qui s’ouvre. Escalier à monter. Le voilà qui vient à notre rencontre. Jérôme. Poignée de main.

Dans le jardin, une entrée presque secrète, une trappe qui mène à une ancienne fosse sceptique reconvertie en local de répé. Juste la place pour une batterie et deux petits amplis. Magique. Je crois qu’on joue un peu mais je ne sais plus trop. Je me souviens d’exemplaires des Inrocks dans la chambre de GG, je me souviens de ses quatre pistes analogiques, bandes 1/4 de pouce, je me souviens de ce qu’il nous fait écouter, ses chansons, avec une voix à la Nick Cave et de magnifiques ambiances. Puis salutations distinguées. Alors t’en penses quoi du bonhomme ? Je pense qu’on est tombé sur un très doué ! L’aventure débute vraiment….

Chapitre 3 : Mise en place.

On est quatre, avec Lucy pour encore quelque temps mais pas trop. Elle arrête car elle a fini ses études, avec un mémoire sur Ulysse de James Joyce à la clé, SVP, et retourne vivre dans sa chère patrie. Nous les trois mecs, on répète où on peut, chez les parents de GG à Suresnes, à la maison. Cette maison ou à dire vrai cet appartement, c’est le 3 rue de Chantilly, dans le 9ème arrondissement, où Thomas et moi avons emménagé en bons colocataires. Dans ces lieux, nous concocterons les maquettes, deux il me semble, qui donneront naissance à notre premier album ‘Whales Lead To The Deep Sea’. Comme tous les jeunes groupes, des envois massifs aux labels, tourneurs, salles, de nos démos, recherche d’un maximum de contacts, rencontres avec d’autres groupes que nous apprécions… Permettez moi de vous dire que les choses étaient bien plus simples en ce temps là. Le music business était déjà ce qu’il est toujours mais pas dans les mêmes termes, beaucoup de choses ont changé depuis, de mon point de vue en mal, mais çà va dans le sens de l’évolution de toute société, c’est sûr. Et toc. Notre premier concert à Paris s’est déroulé dans un squatte dans le 20ème, il me semble, en face de la Flèche d’Or en ouverture de Bastârd. Electricité directement pompée sur celle de la ville, ambiance d’un lieu comme il n’y en a que trop rarement maintenant, et toc, on dit merci à qui, à quoi ? Concert tendu je suppose. Mais concert inoubliable pour nous, çà c’est sûr. Les frères Laureau, Nicolas et Fabrice, tenanciers du label Prohibited Records viennent à notre rencontre pour nous parler de l’intérêt qu’ils portent à notre musique. Il faut dire que nos petites démos ont reçu de bonnes chroniques dans certains fanzines ou même magazines tels que Magic. Le pacte est scellé ils seront nos premiers producteurs et d’ailleurs les seuls.

Chapitre 4 : On fait un 45T !

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Squatte. Le deuxième donc. Les Sister Iodine y ont élu domicile. Une table de mixage, une grande pièce, nous dedans, eux derrière la console et en avant la musique. Au programme des festivités deux morceaux : Trust et Apple juice. Rentrons dans le vif du sujet. A cette époque nos influences musicales se retrouvent essentiellement dans des scènes comme le post rock avec Tortoise, le slowcore avec Slint, Codeine, la noise et Sonic Youth, My Bloody Valentine, Blonde Red Head, l’émocore avec Fugazi ou Drive Like Jehu ou encore June of 44, la folk barrée de Palace Brothers, le rock de Deus, Shudder To Think, PJ Harvey, le songwriting d’Elliot Smith, le raffinement de Seely, Long Fin Killie, Laika, le trip hop de Portishead, Massive Attack, le jazz de John Coltrane, la pop de Depeche Mode, les Cure……….liste non exhaustive.

Chapitre 5 : On fait des concerts!

Premier 45t, joli petit objet, puplié chez Prohibited Records en septembre 1996. De bons échos aussi. Tout cela nous permet de commencer à tourner un peu en province. On continue de composer.

Chapitre 6 : On entre en studio !

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Black Box. Dans la campagne angevine. Deux très beaux corps de ferme. On y élira domicile pour une semaine, prises et mix compris. Nicolas Laureau, un des boss du label dans le rôle du producteur, Peter Deimel aux manettes de la console. On en a plein les mirettes, notre première expérience dans un vrai studio pour réaliser notre premier album, le rêve devient réalité. On s’y colle. C’est du pur live, peut-être quatre ou cinq jours de prises et par conséquent trois ou deux de mix. C’est aller trop vite, aussi vite arrivés aussi vite partis mais avec ‘Whales Lead To The Deep Sea’ sur bande. Je me souviens néanmoins de toutes ces émotions ressenties, Peter qui en véritable artisan, d’une main de maître découpait les bandes puis les recollait, ses doigts agiles bousculant les fadeurs de la console, triturant les potards, mutant, démutant, solotant, compressant, équalizant et nous d’entendre notre musique prendre corps. Magique.

Chapitre 7 : Une tournée !

Donc on tourne. Un peu partout en province avec la chance d’ouvrir pour des groupes comme Mogwai, June of 44, OP8, Blonde Red Head, Prohibition, Oxbow, Yo La Tengo…à cette époque même en étant encore qu’un petit groupe c’était possible…nostalgie. L’album reçoit un bon accueil, petit succès d’estime pour un jeune groupe qui officie dans l’underground. Nous, plus qu’heureux.

Chapitre 8 : Une rupture !

Donc une rupture, un split quoi, alors que nous avons déjà commencé à travailler sur les morceaux du prochain album !

Chapitre 9 : On prend presque les mêmes et on recommence !

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Finalement la musique l’emporte ! Les morceaux du deuxième album sont prêts. Black Box nous attend pour la seconde fois. Toujours Peter aux manettes mais c’est Luke Sutherland, du groupe écossais Long Fin Killie qui réalisera l’album. On était fan du groupe donc acte. Cette fois, on a dix jours pour l’enregistrement et le mixe. Les paroles sont en français et il y a moins d’instrumentaux. Toujours la même émotion de se retrouver en studio et de voir la musique exister pour de bon. ‘Open transport’ est né.

Chapitre 10 : Rien de neuf sous le soleil, on tourne !

Concerts en France, Italie, Espagne, Belgique, Suisse. L’album est malheureusement moins bien accueilli, ce qui ne nous empêche pas pour autant de profiter de tous les bons moments qui se présentent à nous. Les concerts sont plus difficiles car les morceaux sont plus complexes à jouer sur scène, on a été un peu trop ambitieux mais c’est aussi cela qui nous fait avancer non?

Chapitre 11 : End of the story !

Pourquoi ?

Comment ?

Parce que !

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